Préférer la simplicité

dimanche 29 juillet 2007.
Pédag., II, 3. Lorsque nous avons besoin d’un noyau ou d’une charrue pour cultiver nos champs, nous n’allons pas fabriquer une pioche d’argent ni une faucille d’or ; nous ne regardons pas si l’outil est riche, mais s’il est propre au travail. Qui donc empêche que nous ne pensions de même au sujet des meubles destinés à nos usages domestiques ? Croyez-vous, je vous prie, qu’un couteau de table ne coupe pas, s’il n’a des clous d’argent ou un manche d’ivoire ? Faut-il aller chercher jusqu’aux Indes un fer pour trancher nos viandes, comme si nous avions besoin d’un auxiliaire contre l’ennemi ? Quoi donc ! L’eau avec laquelle nous lavons nos pieds et nos mains les nettoiera-t-elle moins bien, pour être contenue dans des bassins de terre ? Et d’ailleurs, une table aux pieds d’ivoire portera-elle sans indignation un pain d’une obole ? Une lampe ciselée par un polie réclaire-t-elle moins qu’une lampe faite par un orfèvre ? Pour moi, je n’hésite pas à le dire, le sommeil est aussi doux sur un humble grabat que sur un lit d’ivoire. Puis donc qu’il suffit d’une peau pour nous couvrir, qu’est-il besoin de tissas de pourpre ou d’écarlate ? Quelle vaine erreur, quelle fausse idée du beau, que de préférer à la simplicité ces folles délices, source de tout mal !
Voir en ligne: JesusMarie.


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