Utilité d’être parfois abandonné de Dieu.

vendredi 20 juillet 2007.
Conférences - 4,6. Le bienheureux David a si bien connu l’utilité de cet éloignement et, pour ainsi parler, de cet abandonnement divin, qu’il n’a pas voulu demander que Dieu ne le délaissât jamais en aucune sorte. Il savait que cela ne lui était pas expédient ni à l’humaine nature, à quelque perfection qu’elle soit parvenue. Mais il le prie seulement de tempérer son absence : « Ne m’abandonnez pas, dit-il, entièrement » ( Ps 118,8 ). Comme s’il disait en d’autres termes : Je sais que, pour le bien de vos saints, vous avez coutume de leur faire sentir vos délaissements, afin de les éprouver ; l’adversaire n’aurait jamais la faculté de les tenter, si vous ne vous retiriez d’eux pour un peu de temps. Aussi ne vous demandé-je pas de ne m’abandonner jamais, car il ne me serait pas avantageux que je ne sois contraint de dire, du moins à l’expérience de ma faiblesse : « Il m’est bon que vous m’ayez humilié » ( Ps 118,71 ), ou que je n’aie jamais l’occasion de m’exercer au combat. Or celle-ci me ferait défaut sans aucun doute, si votre divine protection ne me quittait jamais d’un seul instant. Me tenter lorsqu’il me voit soutenu de votre bras, le démon ne l’oserait. Mais alors il irait répétant comme un reproche ou à vous ou à moi les paroles menteuses qu’il a coutume de proférer contre vos athlètes : « Est-ce gratuitement que Job sert Dieu ? Ne l’avez-vous pas entouré comme d’une clôture, lui, sa maison et tout son bien ? » ( Job 1,9 s selon LXX ). Bien plutôt vous demandé-je que vous ne m’abandonniez pas complètement, eoxsphodra, comme dit le grec, c’est-à-dire jusqu’à l’excès.
Voir en ligne: JesusMarie.


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