Force provenant de l’amour du Christ.

lundi 10 novembre 2008.

Homélies sur les Actes des Apôtres - Hom. 52, n. 4.

Celui qu’embrase ce feu du Christ devient comme s’il était le seul homme vivant sur la terre, tant il n’a nul souci de ce qu’on appelle gloire ou ignominie ; il est aussi indifférent à tout cela que le serait celui qui se trouverait seul au monde. Il méprise les afflictions, les flagellations, les cachots, comme s’il endurait tout cela dans un autre corps que le sien, ou plutôt comme s’il avait un corps plus dur que le diamant. Et quant aux plaisirs de cette vie, il s’en moque, il est insensible à leur égard, comme nous le sommes à l’égard des corps morts, ou comme si nous étions morts nous-mêmes. Il est aussi éloigné de se laisser surprendre par quelque passion, que l’or pur et éprouvé par le feu est exempt de toute souillure. Et de même que les moucherons se gardent bien de se laisser tomber au milieu de la flamme, mais s’en écartent, de même les passions n’osent même pas s’approcher de ce feu divin. Je voudrais bien pouvoir tirer de nous-mêmes les exemples que j’ai à vous proposer à ce sujet, mais n’en trouvant pas, je suis forcé de recourir à celui-là. Considérez donc de quelle manière Paul envisage le monde entier. « Le monde, dit-il, est crucifié pour moi, et je suis crucifié pour le monde » ( Gal 6, 14 ), c’est-à-dire : je suis mort au monde et le monde est mort pour moi. Et encore : « Ce n’est plus moi qui vis, mais c’est Jésus-Christ qui vit en moi » (ib. 2, 20). Il n’appartient qu’à Paul de s’exprimer ainsi ; mais nous qui sommes au-dessous de lui autant que la terre est éloignée du ciel, nous n’avons qu’à nous cacher, dans notre confusion, sans oser même ouvrir la bouche.

Voir en ligne: JesusMarie.


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