Maxime le Confesseur

Centuries sur la charité - extraits sur la colère

La colère
dimanche 3 décembre 2006.
 

29. Si quelqu’un t’a outragé, ou marqué quelque mépris, prends garde aux calculs de la colère, de peur que, à la faveur de ton amertume, ils ne te séparent de l’amour pour t’établir dans les régions de la haine. 66 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

49. Garde-toi de souiller ton esprit en accueillant les pensées de convoitise et de colère. Sinon, de l’oraison pure, tu tomberas dans la paresse spirituelle. 108 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

51. L’insensé, jouet de ses passions, quand sa colère en mouvement le bouleverse, suit aveuglément l’impulsion de fuir ses frères ; au contraire, quand sa convoitise ranime son ardeur, il change du tout au tout et court à eux, plein de prévenances. La conduite du sage, dans la même alternative est tout è l’oppose : du côté colère, il a supprimé toute cause de trouble et se garde de toute amertume contre ses frères ; du côté convoitise, il maîtrise tout élan irraisonné qui le porte vers eux. 112 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

59. Ne souffre pas qu’on insulte ton père, et garde-toi d’encourager celui qui lui manque de respect, sous peine d’attirer la colère du Seigneur sur tes oeuvres, et d’être exclu de la terre des vivants. 128 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

61. Et moi je vous dis : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez pour ceux qui vous calomnient. Pourquoi ces préceptes du Seigneur ? - Pour t’arracher à la haine, à l’amertume, à la colère, la rancune, pour te rendre digne de ce bien suprême qu’est l’amour parfait, bien qu’on ne saurait posséder tant qu’on n’aime pas également tous les hommes, à l’exemple de Dieu qui aime également tous les hommes, veut leur salut à tous, el qu’ils viennent à la connaissance de la vérité. 132 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

62. Et moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant : à qui te frapperait sur la joue droite, tend l’autre aussi. À qui veut plaider pour prendre ta tunique, abandonne jusqu’à ton manteau. À qui peut l’obliger à une marche de mille pas, tiens compagnie pendant deux mille. Pourquoi ces recommandations ? C’est qu’il veut te préserver toujours, toi, de la colère, du trouble et de l’amertume, donner à l’autre une leçon par le spectacle de ton inaltérable patience et vous amener ensemble, dans sa bonté, sous le joug de l’amour. 134 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

66. Plus difficiles à combattre sont les passions de la la partie irascible de l’âme, plus faciles celles de la partie concupiscible. C’est pourquoi aussi plus énergique est le remède que le Seigneur a donné contre la colère : le précepte de l’amour. 142 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

75. Sans mépriser gloire, plaisir et ce qui les entretient et dont ils ont fait naître la passion : l’avarice, possible de couper court aux prétextes de la colère. Or, sans y couper court, impossible de trouver la charité parfaite. 162 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

79. L’aumône est le traitement de la colère : le jeûne, le remède de la convoitise ; l’oraison, elle, purifie l’esprit et le prépare à la contemplation des êtres. Pour les facultés de l’âme le Maître nous a également donné ses préceptes. 170 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

2. Si l’esprit s’arrête longuement sur un objet sensible, c’est qu’une passion l’y retient attaché : convoitise, ou tristesse, ou colère, ou rancune. Et tant qu’il ne méprise pas cet objet, il ne peut s’affranchir de cette passion. 218 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

8. Rejette l’égoïsme, source des passions, et tu n’auras plus de peine, Dieu aidant, à écarter les autres : colère, tristesse, rancune, etc. Mais cède à la première, et tu seras, malgré toi, blessé par la seconde. Par égoïsme, j’entends une passion dont l’objet est le corps. 230 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

28. Puissant, l’homme qui jouit à l’action la connaissance ; par la première, il réfrène la convoitise et apaise la colère, par la seconde, il donne à son esprit des ailes et émigre vers Dieu. 268 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

33. Inversement, trois forces nous poussent au mal : les passions, les démons, la volonté mauvaise. Les passions, quand nous sentons une convoitise déraisonnable : manger à contretemps, sans nécessité , jouir d’une femme, surtout si ce n’est pas la nôtre, en refusant de procréer des enfants ; quand nous nous mettons en colère, que nous nous laissons aller outre mesure à l’amertume, contre un homme, par exemple, qui nous a manqué d’égards ou fait du tort ; les démons, quand par exemple, à un moment de négligence, nous sommes tout d’un coup violemment assaillis comme par un adversaire à l’affût, qui bouleverse les passions dont nous venons de parler ; la volonté mauvaise, quand, sachant où est le bien, nous choisissons le mal. 280 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

47. Certains remèdes immobilisent les passions, les empêchent de se mettre en branle et de s’intensifier ; d’autres les affaiblissent, les réduisent. Ainsi le jeûne, les durs travaux, les veilles empêchent la convoitise de prendre force ; la solitude, la contemplation, la prière, l’affaiblissent et tendent à la détruire. De même pour la colère : la longanimité, l’oubli des injures, la douceur l’immobilisent, l’empêchent de prendre force, l’amour, l’aumône, la bonté, la bienfaisance la réduisent peu à peu. 308 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

49. Ne garder ni envie, ni colère, ni rancune contre l’offenseur, ce n’est pas encore avoir pour lui l’amour. On peut, sans charité, aucune, éviter de rendre le mal pour le mal, parce que c’est la loi, mais on n’ira pas, spontanément, rendre le bien pour le mal, car cette disposition de faire du bien à ceux qui nous détestent est propre au parfait amour spirituel. 312 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

69. Lorsque la convoitise est excitée, l’esprit voit en rêve ce qui fait la matière du plaisir. Quand c’est la colère, il voit ce qui provoque la crainte. De plus, les démons impurs s’emploient à fortifier nos passions et, en s’appuyant sur notre négligence complice, il les excitent. Les bons anges, au contraire, les apaisent et nous poussent à la pratique des vertus. 356 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

5. La malice des démons, selon le bienheureux Denys, se définit ainsi : colère sans raison, convoitise sans intelligence, imagination emportée. Or la déraison, l’inintelligence, l’emportement sont, par définition privation de raison, d’intelligence et de prudence. Mais la privation est postérieure à la possession. Donc, avant d’être privés, les démons étaient pourvus de raison, d’intelligence, d’une sage prudence. Par conséquent, les démons non plus ne sont pas par nature mauvais : ils le sont devenus par un mauvais usage de leurs facultés naturelles. 430 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

56. L’égoïsme, je l’ai dit bien souvent, est à la source de toutes les pensées passionnées. De Iui naissent, en effet, les trois vices capitaux de la convoitise : gourmandise, avarice, vaine gloire. Puis de la gourmandise naît la luxure, de l’avarice la cupidité, de la vaine gloire l’orgueil. Et tous les autres, sans exception, se rattachent à l’un des trois précédents : colère, tristesse, rancune, paresse, envie, médisance, etc... Passions qui toutes ensemble enchaînent l’esprit aux objets matériels, le retiennent sur la terre, pesant sur lui comme une masse de pierre. Sur lui, plus léger par nature et plus vif que le feu ! 532 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

59. Si tu as raison des passions plus honteuses : gourmandise, luxure, colère ou cupidité, tout de suite les pensées de la vaine gloire fondent sur toi ; et si tu en triomphes, celles de l’orgueil prennent leur place. 538 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

96. Ce qui nous attriste ne nous met pas toujours en colère : dans la plupart des cas, les causes de tristesse l’emportent sur l’irritation. Ainsi cet objet brisé, celui-là détruit, la mort d’un tel... voilà qui est triste seulement. Dans les autres cas, à la tristesse se joint l’irritation, si nous n’avons les dispositions d’un philosophe. 612 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

65. Celui qui ne sait pas marcher dans la voie, spirituelle, au lieu de prendre garde aux représentations passionnées, concentre tous ses efforts sur la chair et ainsi, ou bien se montre gourmand, libre de moeurs, triste et colère, rancunier, et s’obscurcit ainsi l’esprit ; ou bien il exagère l’entraînement du corps et se trouble la pensée. 754 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

75. L’amour de Dieu est l’adversaire de la convoitise : c’est lui qui amène l’esprit à s’abstenir des plaisirs. L’amour du prochain, lui, s’oppose à la colère : c’est lui qui rend indifférent à la gloire et à la fortune. Voici les deux deniers que le Sauveur a donné à l’hôtelier pour qu’il le soigne. Mais veille à ne pas te montrer ingrat en l’associant aux brigands, sinon tu seras de nouveau assailli et laissé non plus à demi, mais tout à fait mort. 774 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

76. Purifie ton esprit, de la colère, de la rancune et des pensées honteuses et tu pourras alors prendre connaissance de la présence en toi du Christ. 776 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

84. Le Christ ne veut pas que tu gardes contre un homme aversion, amertume, colère ou rancune : jamais, en aucune façon, pour aucun motif temporel. Voilà ce qu’à chaque page proclament les quatre évangiles. 792 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE



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