Maxime le Confesseur

Centuries sur la charité - extraits sur la contemplation

La contemplation
dimanche 3 décembre 2006.
 

79. L’aumône est le traitement de la colère : le jeûne, le remède de la convoitise ; l’oraison, elle, purifie l’esprit et le prépare à la contemplation des êtres. Pour les facultés de l’âme le Maître nous a également donné ses préceptes. 170 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

86. Mais, libre de toute passion, il s’élance sur la route, sans tourner la tête, vers la contemplation des êtres et, au delà, vers la connaissance de la sainte Trinité. 184 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

87. Devenu pur, l’esprit, dès qu’il perçoit les notions des êtres, passe à leur contemplation spirituelle. Redevenu impur par sa négligence, il se représente encore dans leur pureté les notions des autres objets, mais, s’iI s’agit de choses humaines, elles lui inspirent des pensées viles et perverses. 186 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

94. Par la pratique des commandements l’esprit se dépouille des passions ; par la contemplation spirituelle des choses visibles, il quitte les représentations passionnées qu’il a des objets ; par la connaissance des réalités invisibles, il se dégage de la contemplation des choses visibles et de cette connaissance enfin, par celle de la sainte Trinité. 200 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

98. Parvenu à la contemplation des êtres visibles, l’esprit tantôt cherche leurs raisons naturelles, tantôt ce qu’ils signifient, tantôt leur cause elle-même. 208 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

99. S’il s’adonne à la contemplation des réalités invisibles, l’esprit cherche leurs raisons naturelles, la cause de leur existence, leurs conséquences et enfin l’action sur elles de la Providence et du Jugement divins. 210 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

4. L’effet des commandements , c’est de rendre simples les représentations des choses. Celui de la lecture et de la contemplation, c’est de rendre l’esprit sans matière et sans forme. D’où résulte la prière sans distractions 222 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

20. Ceux qui sans cesse poursuivent notre âme pour la faire tomber dans le péché de pensée ou d’action utilisent les pensées passionnées. Mais devant un esprit qui refuse d’accueillir ces pensées, honteux, ils battront en retraite ; et devant un esprit occupé à la contemplation spirituelle, confondus, ils s’enfuiront, en déroute. 254 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

25. La récompense de la maîtrise de soi, c’est la liberté intérieure ; celle de la foi, la connaissance. Or, de la liberté intérieure naît le discernement, et de la connaissance l’amour de Dieu. .26. Marchant droit dans la voie de l’action, l’esprit progresse vers la prudence ; dans celle de la contemplation, vers la connaissance. La première, en effet, conduit le Iutteur au discernement du bien et du mal ; la seconde mène l’initié à saisir les raisons des êtres corporels et incorporels. Mais pour obtenir le don de science divine, il faudra, sur les ailes de l’amour, avoir dépassé tous les degrés qu’on vient d’énumérer, être en Dieu ; et alors, autant qu’il est possible à un esprit humain, par l’Esprit saint on pénétrera à fond la nature de ses attributs divins. 264 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

47. Certains remèdes immobilisent les passions, les empêchent de se mettre en branle et de s’intensifier ; d’autres les affaiblissent, les réduisent. Ainsi le jeûne, les durs travaux, les veilles empêchent la convoitise de prendre force ; la solitude, la contemplation, la prière, l’affaiblissent et tendent à la détruire. De même pour la colère : la longanimité, l’oubli des injures, la douceur l’immobilisent, l’empêchent de prendre force, l’amour, l’aumône, la bonté, la bienfaisance la réduisent peu à peu. 308 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

55. L’éleveur, au sens spirituel, c’est l’homme d’action. Les vertus morales acquises, en effet, sont figurées par les bestiaux, et c’est pourquoi Jacob disait : Tes enfants seront des élévateurs. Le berger, c’est le gnostique. Car les pensées sont des moutons, gardés par l’esprit sur les montagnes de la contemplation ; et c’est pourquoi tous les bergers sont objet d’horreur pour les Égyptiens, (Gen 47,5) autrement dit les puissances ennemie. 326 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

100. C’est lorsqu’il a été dépouillé des passions et qu’il s’illumine dans la contemplation des êtres, que l’esprit devient capable de parvenir à Dieu et de prier comme il le doit. 418 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

2. Tu as préparé devant moi une table, etc... La table désigne ici la vertu active, car c’est bien elle que le Christ nous a préparée à la face de ceux qui nous oppriment. L’huile qui oint l’esprit, c’est la contemplation des créatures. La coupe divine, c’est la connaissance dont l’objet est Dieu. Sa Miséricorde, c’est son Verbe, Dieu lui aussi ; en effet ce Verbe, grâce à son Incarnation, ne cesse de nous poursuivre tous les jours, jusqu’à ce qu’il ait atteint tous ceux qui seront sauvés. (Exemple : saint Paul.) Quant à la maison, c’est le royaume, où doivent être ramenés tous les saints, et, les longs jours, la vie éternelle. 424 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

11. Ce qui plaît à Dieu, c’est la charité et la chasteté, la contemplation et l’oraison. Ce qui plaît à la chair, c’est la gourmandise, la débauche et ce qui les développe. Voilà pourquoi ceux qui vivent dans la chair ne sauraient plaire à Dieu ; mais ceux qui sont au Christ ont crucifié leur chair avec ses passions et ses convoitises. (Rom 8,8). 442 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

20. En général, les pensées passionnées tantôt excitent dans l’âme la partie concupiscible, tantôt bouleversent l’irascible, tantôt obscurcissent la raisonnable. Le résultat, c’est l’aveuglement de l’esprit pour la contemplation spirituelle et pour l’envol de la prière. C’est pourquoi le moine, et particulièrement le solitaire, doit surveiller exactement ses pensées pour en reconnaître et supprimer les causes. Et voici comment les reconnaître : quand des images de femmes, auxquelles se mêle la passion, excitent la puissance concupiscible, la cause en est l’intempérance dans le boire et le manger, jointe à de fréquents entretiens, que rien ne justifie, avec des femmes ; la suppression de ces causes s’obtient par la faim, la soif, les veilles et la solitude. Quand la puissance irascible, à son tour, se trouble au souvenir passionné d’offenses reçues, la cause en est l’amour du plaisir, la vanité, l’attachement, aux objets matériels. (Car ce qui afflige l’homme qui n’a pas la liberté intérieure, c’est d’en être privé ou de ne pouvoir les atteindre.) La suppression de ces causes s’obtient par le mépris - un mépris absolu - de ces bagatelles, par amour pour Dieu. 460 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

67. Pas plus que la simple pensée d’une chose humaine ne mène forcément l’esprit au mépris des choses divines, la simple connaissance des choses divines ne le mène effectivement au mépris des choses humaines, parce qu’ici-bas la vérité n’apparaît qu’en ombres et en figures. C’est pourquoi il faut cette bienheureuse passion de la sainte charité pour attacher l’esprit aux objets de la contemplation spirituelle et lui faire préférer, au matériel l’immatériel, au sensible, le spirituel et le divin. 554 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

69. Nous marchons par la foi, non par la vue, (2 Cor 5,7) et nous ne connaissons que dans un miroir et en énigmes. Aussi devons-nous nous appliquer très soigneusement a cette connaissance : c’est à force de méditations et d’entretiens prolongés que nous la transformerons en l’habitude inébranlable de la contemplation. 558 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

70. Si nous nous adonnons à la contemplation spirituelle tout en n’ayant que très imparfaitement extirpé les causes de nos passions, et si nous n’y persévérons pas constamment en faisant d’elle notre occupation, bien vite nous nous orienterons de nouveau dans le sens des passions charnelles. Et nous n’en aurons recueilli d’autre fruit qu’une connaissance aride, mêlée de présomption, qui peu à peu en viendra à s’obscurcir elle-même, tandis que l’esprit se tournera tout entier vers les réalités matérielles. 560 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

94. Quand l’esprit est purifié, parfois Dieu Lui-même le visite et l’instruit, parfois les bons anges l’inspirent au bien, ou la nature des objets, qu’il perçoit dans sa contemplation. 608 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

95. Quant l’esprit a été jugé d’obtenir la connaissance, son devoir est de garder sans passion ses représentations des choses, sans erreur les objets de sa contemplation, et sans trouble son état de prière. Mais les préserver sans cesse des brusques révoltes de la chair, quand les ruses du démon l’aveuglent, il ne le peut. 610 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

97. Recevant les représentations des choses, l’esprit se modèle naturellement sur chacune d’elles. Quand il les contemple spirituellement, il prend diverses manières d’être suivant les divers objets de sa contemplation. Quand il est en Dieu, il perd toute forme et toute figure. 614 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

5. La raison pour laquelle Dieu a créé, cherche-la : c’est un objet de connaissance. Comment et pourquoi Il a créé dans le temps, ne le cherche pas : cela dépasse ton esprit. Les Décisions de Dieu sont, les unes compréhensibles, les autres incompréhensibles pour les hommes. Car une contemplation sans frein, a dit un saint, risquerait de conduire aux abîmes. 634 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

7. Connaissable à un certain point de vue, inconnaissable à d’autres, est Dieu, ainsi que le divin. Connaissable, par la contemplation de ses Attributs ; inconnaissable, par celle de son Essence. 638 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

15. Les motivements de I’âme sont raisonnables quand sa partie concupiscible est commandée par la tempérance ; quand sa partie irascible se fixe dans l’amour, en s’écartant de la haine ; quand sa partie raisonnable demeure auprès de Dieu par la prière et la contemplation spirituelle. 654 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

47. Les commandements, la doctrine, la foi : voilà les trois objets de la philosophie du chrétien. Les commandements affranchissent l’esprit des passions ; la doctrine le mène à la connaissance des êtres ; la foi, à la contemplation de la sainte Trinité. 718 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

64. S’occuper sans discontinuer de son intérieur, c’est pratiquer la chasteté, la longanimité, la bonté, l’humilité, bien plus : la contemplation, la connaissance de Dieu, la prière. C’est le sens du mot de l’Apôtre : Marchez selon l’esprit, etc... (Gal 5,16). 752 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

68. Qui garde le célibat ou la virginité doit nécessairement avoir les reins ceints el la lampe allumée, les reins par la mortification, la lampe par l’oraison, la contemplation, l’amour spirituel. 760 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

86. La charité, et la maîtrise de soi délivrent l’âme des passions, la lecture et la contemplation dégagent l’esprit de l’ignorance ; l’état d’oraison l’établit en Dieu même. 796 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE



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