HOMÉLIES SUR LA GENÈSE

Les jours du Seigneur

lundi 9 juillet 2007.
 

Je vous en prie, prenez patience, vous qui êtes assidus à écouter la parole, tandis que nous parlons pour les négligents et les indifférents. Prenez patience, parce que c’est de Rébecca, c’est-à-dire de la patience, qu’il s’agit. Il nous faut bien châtier un peu par la patience ceux qui ne se soucient pas de venir à l’assemblée et qui esquivent la parole de Dieu ; ils ne désirent ni le « pain de vie » ni « l’eau vive », ils ne sortent pas du camp ni de leur « maison de boue » pour recueillir la manne, ils ne viennent pas au rocher, à ce « rocher spirituel » où l’on boit, « ce rocher qui est le Christ », comme dit l’Apôtre. Ayez donc un peu patience, dis-je, car nous parlons aux indifférents, à ceux « qui se portent mal » ; « ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais ceux qui se portent mal. » Dites-moi, vous qui ne venez à l’église que les jours de fête, les autres jours ne sont-ils pas des jours de fête ? ne sont-ils pas les jours du Seigneur ? Ce sont les Juifs qui ont de rares jours déterminés pour célébrer leurs solennités ; aussi Dieu leur dit-il : « Je né peux souffrir vos néoménies, vos sabbats et votre grand jour. Mon âme a en horreur vos jeûnes, vos réjouissances et vos fêtes. » Dieu a donc en horreur ceux qui pensent qu’il n’y a qu’un jour de fête pour le Seigneur.

Les chrétiens mangent tous les jours les chairs de l’agneau, c’est-à-dire qu’ils prennent chaque jour la chair de la parole divine. « Car le Christ, notre Pâque, a été immolé. » La loi de la Pâque prescrit que la pâque soit mangée le soir : aussi le Seigneur a-t-il souffert au soir du monde ; et vous qui vivez dans un soir continuel, jusqu’à ce que vienne le matin, vous ne devez pas cesser de manger de la chair de la parole (de carnibus verbi). Si, au cours de cette soirée, vous avez été vigilants, si durant votre vie vous vous êtes appliqués « aux jeûnes, aux pleurs » et à toutes les œuvres de justice, vous pourrez dire, vous aussi : « Le soir, viennent les pleurs, et, le matin, l’allégresse. » Car vous vous réjouirez au matin, c’est-à-dire dans le siècle à venir, à condition que dans le siècle présent vous recueilliez, dans les pleurs et dans la peine, « les fruits de justice ».



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