Les œuvres de Ruysbroeck

Ruysbroeck : Les puissances de l’âme

Trad. de l’Abbaye de Saint Paul de Wisques.
mardi 10 mars 2015.
 

LE MIROIR DU SALUT ÉTERNEL.

Mais l’amour sans mesure qui est Dieu lui-même règne dans la pureté de notre esprit comme un brasier de charbons ardents. Il fait jaillir des étincelles brillantes et enflammées, qui remuent et embrasent d’un amour de feu le cour et les sens, la volonté et le désir, toutes les puissances de l’âme, dans une tempête, un emportement, une impatience d’amour sans mesure. CHAPITRE XVII ++++

LE LIVRE DU ROYAUME DES AMANTS DE DIEU

Et tout d’abord le soleil est parmi les astres le plus puissant et le plus clair. Il représente la raison éclairée, lumière puissante de l’intelligence qui s’incline vers les choses extérieures. C’est cette raison éclairée qui, dans le royaume de l’âme, fait luire le premier jour, ou jour du soleil, durant lequel on se repose ; car elle met en repos toutes les puissances de l’âme, qu’elle rend ainsi capables d’entendre ses ordres et de s’y conformer durant la semaine, c’est-à-dire toute la vie. CHAPITRE XXVII

Il y a une révélation du royaume de Dieu qui se fait d’une façon naturelle, mais qui est réservée à ceux qui l’aiment. Ni la grâce ni la gloire, en effet, ne suppriment la lumière naturelle, mais elles la rendent seulement plus claire. Lorsque sa nature n’est pas encombrée par les images du péché, l’homme peut reconnaître par lui-même que le ciel, la terre et toute créature ordonnée à la gloire de Dieu et à l’utilité de tous lui sont motifs de louer et de servir Dieu avec toutes choses et en elles. Cette louange et ce service constituent le royaume caché, que Dieu révèle par la simple lumière de la nature, mais qu’il cache à ceux qui lui sont étrangers, quoiqu’ils soient éclairés de cette même lumière. Ainsi peut-on connaître encore d’une manière naturelle l’ordre qui règne dans les puissances de l’âme et dans les sens, à l’extérieur et à l’intérieur, ainsi que l’ordonnance de toutes les créatures. C’est là ce qu’on appelle un royaume naturel, composé de toutes les créatures que Dieu possède comme son bien propre ; et ce royaume est révélé aux hommes dont nous parlons. Sans doute, il peut être connu sans le secours de la grâce de Dieu et en dehors de tout mérite, mais ceux qui aiment Dieu ne peuvent contempler ses œuvres sans le louer et pour cela ils auront récompense. CHAPITRE XXXIX ++++

LE LIVRE DE LA PLUS HAUTE VÉRITÉ

Voyez, cet amour éternel qui vit dans l’esprit auquel il est uni sans intermédiaire donne sa lumière et sa grâce à toutes les puissances de l’âme ; et c’est là le principe de toutes les vertus. La grâce de Dieu touche les puissances supérieures et cette touche de Dieu sur les puissances en fait jaillir la charité, la connaissance de la vérité, l’amour de toute justice, l’exercice des conseils de Dieu avec discrétion, une liberté sans images. Elle fait vaincre toutes choses sans labeur, et par l’amour elle ravit dans l’unité. Aussi longtemps que l’homme demeure dans cet exercice, il est capable de contempler et de ressentir l’union sans intermédiaire. Il sent en lui cette touche de Dieu, qui est un renouvellement de la grâce et de toutes les vertus divines. Et vous devez savoir que cette grâce de Dieu pénètre jusque dans les puissances inférieures, qu’elle touche le cœur de l’homme et y produit l’amour tendre et l’attrait sensible pour Dieu. Cet amour et cet attrait pénètrent le cœur et les sens, la chair et le sang, et toute la nature corporelle, donnant à tout l’homme une impulsion et une impatience telles que souvent il ne sait que faire de lui-même. Il est dans l’état d’un homme ivre qui ne se possède plus. De là maintes manières bizarres que des hommes au cœur sensible ne peuvent pas facilement dominer. C’est ainsi que souvent ils lèvent la tête vers le ciel avec les yeux grand ouverts, dans l’impatience de leurs désirs ; tantôt c’est la joie, tantôt les larmes ; tantôt ils chantent, tantôt ils crient ; aujourd’hui ils sont bien, demain ils seront mal et souvent l’un et l’autre ensemble. Ils marchent en sautant, battent des mains, s’agenouillent, s’inclinent et font encore beaucoup d’autres gestes aussi étranges. CHAPITRE IX ++++

LE LIVRE DES DOUZE BÉGUINES

L’Esprit du Seigneur, nous le comparons à une source d’eau vive, où nous vivons au-dessus de notre nature créée, et d’où jaillissent les veines vives de la grâce, dont les ondes font couler des dons multiples en notre esprit c’est ainsi que l’Esprit du Seigneur vit et habite en nous. Et le Seigneur nous touche de son doigt, c’est-à-dire de son Esprit, et nous dit « Aime-moi comme moi je t’aime et comme je t’ai aimé de toute éternité. » Cette voix et cette invitation intérieures sont si terribles à entendre, que tout est agité en une tempête d’amour : toutes les puissances de l’âme répondent et se disent entre elles : « Aimons l’amour sans fond qui nous aime éternellement. » Le cœur s’ouvre plein de désirs et toutes les puissances sensibles le suivent dans un amour affectif pour Dieu. CHAPITRE XIII

C’est pourquoi, si nous voulons combattre et vaincre, avec l’aide de Dieu, le froid hiver du péché, nous pourrons, à la chaleur de l’été de la grâce divine, porter du fruit pour la vie éternelle. C’est ce que nous enseignent le cours du soleil et les différentes époques de l’année. Car lorsque nous perdons par nos péchés la grâce de Dieu que nous avions reçue au baptême, nous sommes traîtres et infidèles à Dieu. Pourtant il ne nous abandonne pas si nous cherchons et désirons la grâce. Car au milieu même de l’hiver glacial de nos péchés naît le temps de la grâce, de même que le soleil au ciel commence à monter dès le milieu de l’hiver : et il combat durant quatre mois, jusqu’en avril, avant d’avoir complètement vaincu l’hiver. C’est ainsi que nous devons nous-mêmes, à l’aide de la grâce divine, lutter contre le péché et l’occasion du péché, contre les habitudes mauvaises et contre tout amour désordonné, contre la chair et le sang, le démon et ses tentations. Car « tout ce qui est né de Dieu, dit saint Jean, triomphe du monde » et non seulement du monde, mais de tout ce qui s’y trouve, joie et souffrance, et tout ce qui peut gêner, entraver ou distraire par des images la libre montée intime de l’amour vers Dieu. Ce désir élevé de Dieu et de toutes les vertus est bien semblable au soleil qui monte en avril et fait tout germer et fleurir, réjouissant le monde entier et préparant toutes les créatures, chacune selon sa nature, à porter des fruits, sous l’effet de la chaleur de l’été qui va venir. Il en va de même du libre désir élevé, qui est affranchi et dépouillé vis-à-vis de toutes les créatures, fermé au monde et ouvert à Dieu et à ses dons : lorsque le soleil de la grâce pénètre dans ce cœur ouvert et élevé, avide de Dieu et de toutes les vertus, toutes les puissances de l’âme se réjouissent en cette nouvelle expérience de la grâce de Dieu. Car Dieu s’y montre à l’âme élevée tel qu’il est dans sa nature, c’est-à-dire sans figure ni image, sans forme ni mode, sans mesure et sans fin : c’est ainsi qu’il est l’objet des désirs élevés et de l’âme dépouillée. Dieu est au-dessus de tout nom et sa nature ne connaît point de nom ; cependant le cœur aimant le nomme de mainte façon dans ses œuvres ; car Dieu est tout ce qu’il désire, beaucoup plus même qu’il ne peut souhaiter ; il est pour chacun surabondance et rassasiement d’amour : il est plénitude de tous les biens pour ceux qui ne désirent que lui. CHAPITRE XLVII

Le soleil dans le ciel répand chaleur et lumière, et la terre produit la vie et les fruits : et c’est là toute la vie naturelle. Dieu nous donne sa grâce et nous lui donnons en retour tout ce que nous pouvons en hommages, vertus, et toutes sortes de bonnes œuvres : et c’est en cela que consiste toute notre vie spirituelle. Mais ce n’est point notre vie la plus haute. Car, comme vous pouvez le remarquer, tant que le soleil monte au ciel, jusque dans le signe qui s’appelle le Cancer, tous les fruits de la terre poussent et croissent ; cependant ils ne sont pas encore mûrs ni assez à point pour notre usage. Mais c’est lorsque le soleil commence à descendre dans le signe appelé le Lion, qu’il répand ses rayons avec plus de chaleur, donnant à tous les fruits pleine maturité en les rendant aptes à subvenir aux besoins et à l’utilité de toutes les créatures. De même, lorsque l’homme est affranchi et dégagé de toutes les créatures et qu’il s’élève en pleine liberté de désir vers Dieu, aussi haut qu’il le peut, le soleil de la grâce répand alors sa lumière et darde ses rayons vers ce désir élevé et affranchi, et toutes les puissances de l’âme se meuvent pour répondre à la grâce de Dieu qui les attire. Et c’est la cause d’une inquiétude et d’une impatience de désirs : car tout ce que l’âme donne à Dieu ou reçoit de lui, semble à ses yeux trop peu de chose ; elle sent entre elle et Dieu un intermédiaire et une différence, et c’est la grâce de Dieu qu’elle ne peut vaincre. Car elle s’aime elle-même et elle aime Dieu, et c’est pourquoi elle vit en ardeur et en impatience ; elle manque de ce qu’elle désire donner et recevoir, et elle dit avec l’Apôtre dans son impatience et grand désir : « Je souhaite être délivré et être avec le Christ . » Elle est entrée, en effet, dans le signe du Cancer, le plus haut qu’elle puisse monter avec le soleil de la grâce divine ; et parce qu’elle rencontre une différence entre elle et Dieu, et qu’elle aime et désire l’unité, elle possède à juste titre et mérite l’honneur et la grâce sublime de Dieu dont sa vie est inondée, mais elle ne goûte pas le plus haut degré de l’amour ; car en elle règne encore quelque chose de son propre vouloir : et c’est pourquoi ne pouvant plus monter plus haut au moyen de la grâce, elle s’humilie et dit avec le Christ : « Seigneur, non pas ma volonté, mais que votre volonté se fasse » Et c’est là le sommet de sa vie ; et alors elle retourne en elle-même et pratique ses exercices avec la grâce de Dieu, tout comme elle faisait auparavant ; mais si elle laisse refroidir ses pratiques elle perd la grâce de Dieu et tout ce qu’elle avait obtenu par la grâce et les vertus. CHAPITRE XLVII

La charité vit dans une liberté sans contrainte et la liberté dans une charité éternelle. La charité dans un esprit pur ne sert que Dieu seul, et elle est pure de tout péché. Sa fille est la charité qui s’exerce et se donne à tout le monde ; elle vit dans les puissances de l’âme ; elle doit servir tout le monde en vertus et en amour ; elle est remplie de la grâce divine. CHAPITRE LXXIX ++++

L’ORNEMENT DES NOCES SPIRITUELLES

Lorsqu’elle devient foncière, toutes les vertus grandissent et toutes les puissances de l’âme reçoivent leur ornement ; car sous son influence l’homme est toujours d’esprit joyeux, le cœur dépouillé de soucis, ardent en désirs et se donnant communément à tous en œuvres vertueuses. Si pauvre soit-il, en effet, s’il n’aime pas les choses terrestres, il ressemble à Dieu, son sentiment le plus intime étant de se répandre et de donner. Et de cette manière il met dehors le quatrième péché capital, qui est avarice et cupidité. Parlant de tels hommes le Christ dit : « Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde , » au jour où ils entendront cette voix : « Venez, les bien-aimés de mon Père, posséder le royaume qui vous est préparé », à cause de votre miséricorde, « dès le commencement du monde »... Livre I - La vie active : CHAPITRE XIX

Le même zèle lui donne la vigilance dans la raison et le discernement, et lui fait pratiquer les vertus d’âme et de corps, en toute droiture. Sous l’empire de ce zèle surnaturel toutes les puissances de l’âme sont ouvertes à Dieu et prêtes à toutes les vertus. La conscience se réjouit et la grâce de Dieu s’accroît, la vertu est pratiquée avec entrain et joie, et les œuvres extérieures reçoivent leur ornement. Livre I - La vie active : CHAPITRE XX

Le menu peuple du royaume, ce sont toutes les puissances de l’âme, qui doivent être établies sur l’humilité et la crainte de Dieu, et lui être soumises en toutes vertus, chacune selon ce qui lui est propre. Livre I - La vie active : CHAPITRE XXIV

Aussi qui veut jouir du plein rayonnement du soleil éternel, qui est le Christ en personne, doit avoir les yeux ouverts et habiter sur les sommets, dans la partie haute, en rassemblant toutes ses puissances et en élevant vers Dieu un cœur libre et affranchi des soucis que causent la joie ou la peine, et toute créature. Là, dans ce cœur libre et élevé, resplendit le Christ, vrai soleil de justice, et ce sont les sommets dont je veux parler. Le Christ, en effet, soleil glorieux et clarté divine, éclaire, baigne de ses rayons et embrase par sa venue intérieure et la vertu de son Esprit, le cœur libre et toutes les puissances de l’âme. Et c’est la première œuvre de cette venue intérieure dans la pratique de la vie affective. Comme la vertu et l’efficacité du feu sont d’embraser tout ce qui est apte à brûler, de même le Christ embrase par l’ardeur brûlante de sa venue intérieure les cœurs libres et élevés qui y sont disposés, et en cette venue il dit « Sortez, en pratiquant ce qui convient à ce mode d’avènement. » Livre II - LA VIE INTÉRIEURE CHAPITRE VIII

C’est de même manière qu’opère le feu intérieur du Saint-Esprit. Il excite, échauffe et ébranle le cœur avec toutes les puissances de l’âme jusqu’à l’effervescence, qui consiste à remercier Dieu et à le louer, selon que je l’ai montré. Ainsi l’on redescend vers le fond même où l’Esprit de Dieu fait sentir sa chaleur ; de sorte que le feu de l’amour brûle toujours et le cœur de l’homme monte sans cesse en action de grâces et en louange qu’expriment ses paroles et ses œuvres, tout en demeurant toujours abaissé ; et ainsi estime-t-on bien haut ce qu’il y aurait à faire et que l’on accomplirait volontiers, et fort peu de chose ce que l’on fait en réalité. Livre II - LA VIE INTÉRIEURE CHAPITRE XV

Or, en ce mode, la première œuvre du Christ est de faire monter vers le ciel le cœur, le désir et toutes les puissances de l’âme, et d’appeler à l’union avec lui. Aussi dit-il spirituellement dans le cœur : « Sortez de vous-même pour venir vers moi, suivant l’attrait et l’invitation qui vous sont offerts. » Cet attrait et cette invitation, je ne puis guère les expliquer aux gens vulgaires et sans délicatesse : mais c’est un appel et une invitation adressés à l’intime du cœur vers la haute unité de Dieu. Cet appel intime est plus doux au cœur aimant que tout ce qu’il a pu goûter auparavant, et il fait naître un mode nouveau et un exercice plus élevé . Livre II - LA VIE INTÉRIEURE CHAPITRE XXII

Alors le cœur s’épanouit de joie et de désir, toutes les veines se dilatent, chacune des puissances de l’âme se sent prête et veut répondre à ce qui est exigé par Dieu et par l’union avec lui. Cette invitation est comme une irradiation du soleil éternel, qui est le Christ ; elle donne au cœur si grands délices et joie, et le fait si largement s’épanouir qu’il se peut difficilement fermer. L’homme en est blessé au cœur et ressent une plaie d’amour. Or être blessé d’amour, c’est le sentiment le plus doux et aussi la peine la plus cuisante que l’on puisse porter. Mais être blessé d’amour c’est un signe certain que l’on guérira. La blessure spirituelle donne joie et douleur à la fois. Et dans ce cœur à la blessure béante, le Christ, soleil de vérité, verse à nouveau et répand sa lumière, et il réclame toujours que l’on s’unisse à lui. C’est pourquoi la blessure et les plaies se renouvellent. Livre II - LA VIE INTÉRIEURE CHAPITRE XXII

Il nous faut parler maintenant d’une seconde venue du Christ dans la vie intérieure, par laquelle l’homme est orné, illuminé et enrichi selon les trois puissances supérieures de l’âme , Et cette venue peut être comparée à une source vive qui s’épanche en trois ruisseaux. Cette source, avec les ruisseaux qui en coulent, c’est la plénitude de la grâce de Dieu dans l’unité de notre esprit . La grâce, en effet, demeure là essentiellement comme en son siège, semblable à une source toute pleine » et elle y est active en tant qu’elle jaillit en ruisseaux dans chacune des puissances de l’âme, selon ce qui leur est utile. Ces ruisseaux sont de particuliers influx ou actions intimes de Dieu en les puissances supérieures » où il agit de maintes façons par le moyen de sa grâce. Livre II - LA VIE INTÉRIEURE CHAPITRE XXXV

Le premier ruisseau de grâce que Dieu fait couler en cette seconde venue, c’est une pure simplicité qui brille dans l’esprit sans distinction. Ce ruisseau part de la source qui est en l’unité de l’esprit et il descend tout droit, pénétrant toutes les puissances de l’âme, les plus hautes et les plus humbles, et les élevant au-dessus de toute multiplicité et occupation. Il crée en l’homme la simplicité, et lui découvre et lui donne un lien intérieur qui l’attache à l’unité de son esprit. De cette façon l’homme est élevé selon la mémoire, et dégagé de toute incursion de pensées étrangères et d’instabilité . Livre II - LA VIE INTÉRIEURE CHAPITRE XXXVI

Lorsque l’homme considère ainsi cette richesse admirable et cette sublimité de la nature divine, ainsi que tous les dons multiples répandus sur les créatures, il sent croître intérieurement son admiration pour la richesse si variée, l’élévation et la fidélité sans fin dont Dieu fait preuve envers ce qu’il a créé. De là naissent une singulière joie intérieure et un immense abandon à Dieu, et cette allégresse intime embrasse et pénètre toutes les puissances de l’âme et le plus profond de l’esprit . Livre II - LA VIE INTÉRIEURE CHAPITRE XXXVIII

La joie dont nous venons de parler, la plénitude de la grâce et la fidélité divine font jaillir et couler le troisième ruisseau dans la même unité de l’esprit. Ce ruisseau, semblable au feu, enflamme la volonté, dévore et consume toutes choses en unité, inonde et pénètre toutes les puissances de l’âme de riches dons et de noblesse singulière, et il crée dans la volonté un amour spirituel sans labeur, d’une grande délicatesse . Livre II - LA VIE INTÉRIEURE CHAPITRE XXXIX

Dans l’unité dont nous avons parlé, notre esprit peut être considéré sous un second aspect, celui de son activité, et il subsiste en soi comme en son être créé personnel. C’est là le fonds originel des puissances supérieures, source et terme de toute opération de créature, c’est-à-dire accomplie selon le mode des créatures, tant dans l’ordre naturel que dans l’ordre surnaturel. Cependant l’unité n’opère pas en tant qu’elle est unité ; mais toutes les puissances de l’âme, de quelque manière qu’elles agissent, tirent toute leur vertu et tout leur pouvoir de leur fonds propre, qui est l’unité de l’esprit, en son être subsistant et personnel. Livre II - LA VIE INTÉRIEURE CHAPITRE LVIII



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