Jean Climaque

L’Échelle sainte - extraits sur la prière (IV)

La prière
samedi 2 décembre 2006.
 

5. Les démons s’aperçoivent-ils, lorsque ces conteurs de facéties commencent leurs discours flatteurs, que nous voulons nous retirer de leur compagnie, comme d’un lieu où règne une maladie contagieuse et pestilentielle ? Ils s’efforcent de nous arrêter et de nous retenir par deux motifs faux, mais trompeurs : ils nous disent donc intérieurement qu’en nous en allant ainsi, nous ferons une peine sensible à celui qui parle, et que nous voulons paraître plus modestes, plus pudiques et plus saints que les autres qui écoutent. Mais dans ces circonstances, ne délibérez pas ; sortez promptement : car si vous agissez autrement, vous verrez que pendant la prière, votre esprit sera sans cesse tourmenté et agité par l’image et le souvenir des choses que vous aurez entendues, et ne vous contentez pas de fuir, mais tâchez de rompre et de dissiper cet entretien profane par la pensée de la mort et du jugement que vous suggérerez avec adresse. Peut-être bien qu’il vous arrivera un petit sentiment de vaine gloire ; mais il vaut mieux souffrir cette imperfection, que de ne pas procurer de grands avantages à tout le monde. 667 L’Échelle Sainte : DOUZIÈME DEGRÉ

1. L’acédie, ainsi que nous l’avons déjà dit, tire son origine de la démangeaison de parler ; c’est un de ses premiers enfants. C’est pour cette raison que, dans cette odieuse chaîne de vices, nous avons cru qu’il était à propos d’en parler en cet endroit. 2. Nous disons donc que l’acédie est un relâchement d’esprit, une langueur de l’âme, un dégoût des exercices de la vie religieuse, une certaine aversion pour la sainte profession qu’on a embrassée, une louangeuse imprudente des choses du siècle, et une calomniatrice insolente de la Bonté et de la Clémence de Dieu ; elle rend l’âme froide et glacée dans la chant des divins cantiques, faible et languissante dans la prière, diligente et infatigable dans les travaux et dans les exercices extérieurs, feinte et dissimulée dans l’obéissance. 684 L’Échelle Sainte : TREIZIÈME DEGRÉ

6. Sommes-nous dans le saint exercice de la prière ? elle nous retrace l’image de mille choses différentes, qu’elle nous fait envisager comme très importantes et très nécessaires comme par un licou. 688 L’Échelle Sainte : TREIZIÈME DEGRÉ

8. Chose qui mérite toute notre attention, ce funeste démon de la paresse tente surtout les religieux trois heures avant le repas ; car tantôt elle leur fait sentir de douloureux frissonnements et des maux de tété ; tantôt elle les tourmente par les ardeurs de la fièvre et les tranchées de la colique ; et, à l’heure de none, qui, selon notre manière de compter, est la troisième heure de l’après-midi, elle nous donne un peu de relâche et nous laisse, tranquilles. Mais la table est-elle servie ? elle, recommencée à nous tourmenter, Le temps de la prière revient-il ? elle, nous rend lourds et pesants ; sommes-nous à prier ? elle nous vexe cruellement par des envies de dormir, et nous empêche de prononcer des versets entiers par les bâillements honteux et insupportables qu’elle nous donne. 689 L’Échelle Sainte : TREIZIÈME DEGRÉ



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