Contre Celse

La fête intégrale et ininterrompue

lundi 9 juillet 2007.
 

23. Mais la multitude de ceux qui semblent croire n’a pas cette ferveur : elle ne veut ou ne peut célébrer comme des fêtes tous les jours ; elle a besoin, pour se ressouvenir, de modèles sensibles qui la préservent de l’oubli total. C’était je suppose, la pensée qui conduisit Paul à nommer fête partielle la fête fixée à des jours distincts des autres : il laissait entendre par cette expression que la vie en continuel accord avec le divin Logos n’est pas une fête partielle mais la fête intégrale et ininterrompue. Après ce développement sur nos fêtes et la comparaison avec les fêtes publiques de Celse et des païens, vois donc si nos fêtes ne sont pas infiniment plus vénérables que ces fêtes populaires où le « désir de la chair » qui les anime entraîne aux débordements de l’ivresse et de l’impudeur.

Il y aurait maintenant beaucoup à dire sur la raison pour laquelle la loi de Dieu prescrit, aux jours de fête, de manger « le pain de la misère » ou « des azymes avec des herbes amères », et pourquoi elle dit : « Humiliez vos âmes » ou d’autres formules semblables. C’est que l’homme étant composé, il ne lui est pas possible, tant que « la chair convoite contre l’esprit et l’esprit contre la chair », d’être tout entier à la célébration de la fête : ou on célèbre la fête par l’esprit en affligeant le corps incapable, à cause « du désir de la chair », de la célébrer avec l’esprit ; ou on la célèbre selon la chair en ne faisant plus de place à la fête selon l’esprit. Mais en voilà assez pour l’instant au sujet des fêtes.



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