Féofane Zatvornik (1815-1894), est de tous les grands ascètes russes le plus cultivé. Dans le monde, il s’appelait Georges Gouorou. Après avoir fait ses études à l’Académie ecclésiastique de Kiev, il fut professeur de morale et de philosophie ; encore jeune, il devint recteur de l’Académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg, Théophane séjourna sept ans en Orient, où il étudia à fond la langue grecque. En 1859, il devint évêque de Tambov puis de Vladimir. Mais en 1866 il se retira dans un couvent, la Vychenskaïa Poustygne, où il se livra surtout à l’apostolat par la plume, tout en vivant en reclus. Durant les onze dernières années de sa vie, il célébra la messe tous les jours dans sa petite chapelle, tout seul, en silence, concélébrant avec les anges. [P. Smimov. Vie et Doctrine de Sa Grandeur Mgr. Théophane (en russe). CWsk, 1905, p. 123]
C’était un travailleur infatigable ; il composa plusieurs livres de spiritualité ou de morale et traduisit la Philocalie grecque, en la modifiant un peu et en l’augmentant.
L’ouvrage de l’évêque Théophane le plus remarquable en matière de spiritualité est, croyons-nous, son livre : « Qu’est-ce que la vie spirituelle et comment s’y disposer ? Moscou, 5e éd. 1904] C’est plutôt un recueil de lettres de direction spirituelle, adressées à une pieuse personne, désireuse d’atteindre la perfection.