Vie de S. Antoine

Athanase : Les ruses du démon.

Textes ascétiques des Pères de l’Église
lundi 10 novembre 2008.
 
Rouët de Journel, Textes ascétiques des Pères de l’Église. Herder, 1947

23. Les démons, s’ils voient n’importe quel chrétien, mais surtout des moines, travailler et progresser, les attaquent d’abord et les tentent ; ils tendent des pièges sur leur route : leurs pièges sont les mauvaises pensées. Mais nous ne devons pas craindre leurs suggestions, car par les prières, les jeûnes et la foi au Seigneur ils tombent vite. Mais tombés, ils ne cessent pas, Us reviennent aussitôt avec fourberie et ruse. Ne pouvant égarer le cœur par le plaisir manifeste et impur, ils attaquent autrement, tâchent d’effrayer en formant des fictions, se métamorphosent et imitent des femmes, des bêtes, des serpents, de grands corps, des troupes de soldats. Il ne faut pas craindre non plus ces fictions ; elles ne sont rien et disparaissent vite, si l’on se munit de la foi et du signe de la croix.

25 Ils sont rusés et prêts à tout changement et à toute métamorphose. Souvent ils font semblant de psalmodier, sans se montrer, et ils rappellent des paroles de l’Ecriture. Parfois lorsque nous lisons, ils répètent aussitôt, comme un écho, ce que nous avons lu. Quand nous dormons, ils nous réveillent pour la prière, et ils le font continuellement, au point presque de ne pas nous laisser dormir. Quelquefois se donnant les apparences de moines, ils feignent de parler comme des hommes pieux, pour nous tromper par l’extérieur semblable et pour entraîner où ils veulent ceux qu’ils ont égarés. Mais il ne faut pas faire attention à eux, même s’ils nous invitent à prier, même s’ils nous conseillent de ne pas manger du tout, même s’ils nous accusent eu nous reprochent ce qu’ils savent comme nous. Ils ne le font pas pour la piété ou la vérité, mais pour porter les simples au désespoir et les persuader que l’ascèse est inutile, pour leur donner la nausée de la vie monastique en la leur faisant trouver onéreuse et très pénible, et pour les empêcher de la mener.

28. Les démons, ne pouvant rien, jouent comme sur une scène, changent de formes, effraient les enfants par des apparitions en masse et sous divers masques. Us sont d’autant plus à mépriser pour leur faiblesse. L’ange véritable envoyé par le Seigneur contre les Assyriens n’eut pas besoin de troupes, d’apparences étrangères, ni de tambours ni de trompettes. Mais il usa tranquillement de son pouvoir et soudainement tua cent quatre-vingt-cinq mille hommes ( 4 Rois 19,35 ). Les démons, eux, impuissants comme ils sont, tâchent d’effrayer par leurs prestiges.



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