Pasteur d’Hermas

Confiance.

jeudi 12 juillet 2007.
 

Précepte 9, 1. Le Pasteur continua : Chasse de ton âme le doute, et n’hésite jamais à adresser à Dieu une prière, en te disant : Comment pourrais-je prier le Seigneur et en être exaucé, après l’avoir tant offensé ?

2. Ne raisonne pas ainsi, mais « tourne-toi de tout ton cœur vers le Seigneur » [cf. Jér 24, 7] et prie-le avec une pleine confiance : tu connaîtras alors l’étendue de sa miséricorde, et tu verras que, loin de t’abandonner, il comblera les désirs de ton âme.

3. Car Dieu n’est pas comme les hommes, qui gardent le souvenir du mal : chez lui, point de ressentiment, mais une tendre compassion pour ses créatures...

5. Mais si le doute se glisse dans ton cœur, aucune de tes demandes ne sera exaucée. Car ceux qui doutent de Dieu sont des âmes doubles, et ils n’obtiennent absolument rien de ce qu’ils demandent.

6. Pour ceux au contraire dont la foi est parfaite, toutes leurs prières s’inspirent d’une pleine confiance dans le Seigneur et sont exaucées, parce qu’elles sont exemptes de tout doute, de toute hésitation...

8. Ne cesse donc point de demander ce que ton âme désire, et tu l’obtiendras ; mais si, dans ta prière, tu te laisses aller au découragement et au doute, ne t’en prends qu’à toi-même et non à celui qui te donne.

Précepte 12, 3, 4. Seigneur, lui dis-je, ce sont là de grands et beaux préceptes ; ils sont admirables et susceptibles de réjouir le cœur de l’homme capable de les observer. Seulement je ne sais pas s’il est possible à un homme de les garder, tant ils sont austères.

5. Le Pasteur me répondit : Si tu te persuades bien de la possibilité de les observer, tu les garderas facilement et ils ne te paraîtront pas austères ; mais si tu te mets en tête que leur observation est impossible à l’homme, tu ne les observeras pas...

4, 2. Mais voyant mon trouble et ma confusion extrêmes, il reprit un ton plus calme et plus serein : Insensé ! me dit-il, esprit borné et indécis ! Ne vois-tu pas la gloire de Dieu, combien elle est grande, puissante, admirable ? N’est-ce pas en effet pour l’homme qu’il a créé le monde ? Ne lui a-t-il pas soumis toute sa création ? Ne lui a-t-il pas donné un plein pouvoir et une autorité absolue sur tout ce qui est sous le ciel ?

3. Si donc l’homme est maître de toutes les créatures de Dieu, s’il étend sur toutes son empire, ne peut-il pas aussi se rendre maître de ces préceptes ? Oui, conclut-il, l’homme peut soumettre à son pouvoir ces commandements, comme tout le reste, pourvu qu’il possède le Seigneur dans son cœur.

4. Mais, pour l’homme qui n’a Dieu que sur les lèvres, dont le cœur est endurci, et qui est loin du Seigneur, ces commandements sont durs et impraticables.

5. Vous donc, hommes vains et inconstants dans la foi, faites entrer le Seigneur dans vos cœurs, et vous verrez qu’il n’y a rien de plus aisé, de plus doux, de plus humain que ces préceptes.

6. Convertissez-vous, vous qui suivez les préceptes du diable, préceptes difficiles, amers, inhumains et brutaux ; n’ayez pas peur de lui, car il ne peut rien contre vous.

7. Je serai en effet avec vous, moi, ange de la Pénitence, moi, qui tiens le diable sous ma puissance. Il ne peut qu’effrayer ; mais la crainte qu’il inspire est vaine. Ne le craignez donc pas, et il fuira devant vous.

Précepte 12, 6, 2. Mettez donc en Dieu votre confiance, vous qui, à cause de vos péchés, vivez dans le désespoir, entassez faute sur faute et rendez la vie plus pesante ! Car si « vous vous convertissez au Seigneur de tout votre cœur, si vous pratiquez la justice » (Jér 24, 7 ; Joël 2, 12), tout le reste de votre vie, et si vous servez Dieu avec droiture selon sa volonté, il vous guérira de vos péchés passés et vous donnera la force de triompher des oeuvres du diable. Que les menaces de celui-ci ne vous inspirent aucune frayeur ! Car il n’a pas plus de force que les nerfs d’un cadavre.



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