Jean Climaque

L’Échelle sainte - extraits sur la prière (III)

La prière
samedi 2 décembre 2006.
 

6. C’est la pensée de la mort qui a fait embrasser aux moines qui vivent en communauté, tous les travaux et toutes les austérités de la pénitence ; c’est elle qui leur fait aimer avec délices les mépris et les humiliations ; c’est encore la pensée de la mort qui fait que les solitaires qui vivent dans les déserts et loin de tout tumulte, ont généreusement renoncée à tout soin pour les choses présentes, afin de se consacrer uniquement aux saints exercices de la prière et de la méditation, et de veiller assidûment sur leur esprit et sur leur coeur. Or ces vertus sont également filles et mères de la pensée de la mort. 417 L’Échelle Sainte : SIXIÈME DEGRÉ

13. Lorsque vous vous livrez au saint exercice de la prière, soyez devant Dieu comme un criminel devant son juge ; tremblez et faites en sorte que, par l’humble posture de votre corps, mais plus encore par les dispositions intérieures de votre âme, vous ayez le bonheur d’apaiser sa juste Indignation : car Il ne peut pas rejeter une âme qui se présente à Lui de la même manière que cette veuve désolée dont il est parlé dans l’Évangile, et qui, par la ferveur et la persévérance de sa prière, continue de frapper à la porte de sa Bonté suprême. 459 L’Échelle Sainte : SEPTIÈME DEGRÉ

76. La solitude, où nous sommes, les cellules que nous occupons, et différents objets que nous rencontrons, sont quelquefois capables de nous porter à la componction ; et n’est-ce pas ce que notre Seigneur, Élie et saint Jean Baptiste nous apprennent par leur exemple ? Car ils se retirèrent dans le désert pour y vaquer plus librement à la prière, et pour offrir à Dieu, le tribut de leurs larmes. 531 L’Échelle Sainte : SEPTIÈME DEGRÉ

2. Or nous disons que le souvenir des injures, en tant qu’il est le comble de la colère, en est aussi comme la queue. C’est lui qui fait vivre les péchés dans une âme, qui y nourrit la haine de la justice, qui donne la mort aux vertus, qui empoisonne le coeur, qui obscurcit l’intelligence, qui couvre de honte ceux qui récitent l’oraison dominicale, qui paralyse la prière, qui détruit la charité, qui transperce sans aucune interruption les coeurs de ses flèches acérées, les remplit d’amertume et y fait régner avec un empire absolu, le péché, le crime et la méchanceté. 588 L’Échelle Sainte : NEUVIÈME DEGRÉ

10. C’est un très mauvais interprète des saintes Écritures, que le souvenir des injures. Il ne sait expliquer les oracles sacrés du saint Esprit que selon ses goûts dépravés et son sens corrompu. Que la prière que notre Seigneur nous a enseignée couvre de confusion ceux qui ne se conduisent que par un mauvais docteur. Eh ! Comment pourrait-on la réciter cette admirable prière, avec Jésus Christ et selon ses intentions, si la pensée des injures qu’on a reçues est gravée dans la mémoire ? 596 L’Échelle Sainte : NEUVIÈME DEGRÉ

2. Or nous disons sans balancer que la démangeaison de parler est comme un trône sur lequel la vaine gloire s’assied pour se faire voir avec pompe et ostentation, et se donner en spectacle. Cette intempérance de paroles est une preuve non équivoque d’une grande ignorance ; elle est vraiment la porte de la médisance, la maîtresse des amusements folâtres, l’instrument du mensonge, la dissipatrice de la componction, l’inventrice et l’ouvrière de la paresse et de l’insouciance, l’avant-coureur du sommeil, l’ennemie de la méditation, la ruine de la vigilance ; c’est elle qui glace et gèle la dévotion et la ferveur du coeur, qui fait languir et éteint la piété et l’ardeur dans les saints exercices de la prière. 643 L’Échelle Sainte : ONZIÈME DEGRÉ



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