Discours

Basile et la vie monastique.

mardi 24 juillet 2007.
 
43 ( à la gloire de Basile le Grand ), 62. C’est une grande chose que de garder la virginité, le célibat, de se ranger parmi les anges, parmi les natures simples ; j’hésite à dire avec le Christ qui, avant voulu être engendré pour nous qui l’avions été, a été engendré d’une vierge, sanctionnant ainsi la virginité, qui fait sortir de la terre et qui divise le monde, ou plutôt qui transporte d’un monde à un autre, du présent au futur. Qui donc plus que lui a fait l’éloge de la virginité, a imposé des lois à la chair, et cela non seulement par son exemple, mais aussi par ce à quoi il a donné ses soins ? A qui attribuer ces monastères. de vierges et ces prescriptions écrites, par quoi il a contenu tous les sens, discipliné tous les membres, persuadé de garder vraiment la virginité, en faisant passer toute la beauté à l’intérieur, de ce qui est visible à ce qui ne se voit pas, et amoindrissant ce qui est extérieur, supprimant ce qui alimenterait la flamme et découvrant ce qui est intérieur et caché à Dieu, qui seul est l’époux des âmes pures et qui admet près de lui les âmes vigilantes, si toutefois elles vont à sa rencontre avec leurs lampes allumées et une abondante provision d’huile ? Comme donc la vie érémitique et la vie cénobitique s’opposaient et se distinguaient entre elles sur plusieurs points, et que ni l’une ni l’autre ne comportait que des avantages ou que des inconvénients, mais que l’une, étant plus calme, plus tranquille et unissant davantage à Dieu, était plus exempte d’orgueil, parce que la vertu y était moins sujette à examen et à comparaison, l’autre était plus active et plus utile, mais moins dégagée du bruit, il les concilia parfaitement entre elles et les mêla, établissant des centres d’ascétisme et des monastères situés à peu de distance de ceux qui vivent tous ensemble en communauté, sans toutefois les séparer les uns des autres comme par un mur placé entre eux, mais plutôt en les unissant tout en les disjoignant ; en sorte que ni la vie contemplative ne fût contraire à l’existence en commun, ni la vie active à la contemplation ; mais de même que la terre et la mer, ainsi ces deux vies se communiquant leurs avantages mutuels, concourraient à l’unique gloire de Dieu.


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