Sophia

13/8/2007

HÂFIZ - extraits

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Chams-od-Dîn Mohammad, connu sous le nom de Hâfiz (« celui qui sait par cœur le Coran ») naquit à Chirâz où il fit d’excellentes études et subit l’influence de plusieurs intellectuels, notamment d’un derviche auquel il doit peut-être certains aspects de son génie : dans ses vers il évoque parfois le souvenir de ces personnages. Il devint professeur d’exégèse coranique.

En 1368, il réunit ses poésies en un recueil (dîvân) ; alors sa renommée passa les limites de la province de Fârs et plusieurs princes lui offrirent l’hospitalité ; mais il ne quitta Chirâz que pour quelques voyages, par exemple à Mèched, en pèlerinage au tombeau de l’imâm Rizâ (Hâfiz était chiite). Il ne se plaisait qu’en sa ville natale dont il a célébré les agréments. Il mourut en 1389. Sa tombe est toujours visitée pieusement. Les Iraniens le considèrent comme leur plus grand poète lyrique. Dédaignant le panégyrique et autres poèmes pompeux, il est le maître incontesté du ghazal, chantant l’amour, le vin, la nature et aussi l’énigme de notre destinée. Tous ces thèmes sont idéalisés par Hâfiz, mais on ne peut savoir au juste si son inspiration est mystique ou profane ; cette incertitude, l’harmonie musicale de son style et de sa langue font le charme indéfinissable de sa poésie, mais aussi l’extrême difficulté — pour ne point dire l’impossibilité — d’une traduction précise.

Après sa mort, un de ses amis, Mohammed Golandâm, rassembla les poésies composées depuis 1368. Les manuscrits présentent de nombreuses divergences dans les textes et dans l’ordre des poèmes — ce qui augmente les problèmes soulevés par la pensée de Hâfiz.

Anthologie persane (XI-XIX siècles)
Henri Massé
Payot, Paris, 1950

HÂFIZ

Ansari (Abdallah Ançâri)

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Le cheikh Abou Ismaïl Abdallah ben Abi Mançour Mohammad se disait d’origine arabe et descendant du fameux Abou Ayyoub el-Ançâri (compagnon de Mahomet). Il naquit à Hérat en 1006, mourut en 1088. C’est l’un des plus anciens mystiques persans. De ses ouvrages, les uns en arabe, les autres en persan, le plus célèbre est le recueil persan des Monâdjât (Prières), plusieurs fois imprimé ; la sincérité des pensées s’y pare d’un style harmonieusement assonance. Il dédia sa Nacîhat (Admonition) au célèbre vizir Nizâm-ol-Molk. Outre d’autres ouvrages mystiques et plusieurs quatrains, il fut l’auteur d’une rédaction en prose de Joseph et Zalîhra, légende précédemment traitée en vers par Firdousi. (Cf. p. 69).

Anthologie persane (XI-XIX siècles)
Henri Massé
Payot, Paris, 1950

Ansari (Abdallah Ançâri) - Prières et admonitions.

Ghazâli

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Abou-Hâmid Mohammad al Ghazâli, d’un des penseurs les plus originaux et des meilleurs prosateurs de l’Islam, à la fois en arabe et en persan, surnommé Hojjat-ol-Islâm (l’argument décisif de l’Islam) naquit près de Tous, en Khorasan (comme Firdousi et Nizâm-ol-Molk), en 1058. Il poursuivit ses études à Nichâpour sous la direction du célèbre docteur Imâm-ol-Hara-maïn; en 1091, le Ministre Nizâm-ol-Molk le nomma professeur de jurisprudence à l’Université Nizâmiya de Bagdad; en 1095, après une crise de conscience, conséquence de ses méditations philosophiques et mystiques, il abandonna l’enseignement pour mener la vie ascétique ; durant une dizaine d’années, changeant plusieurs fois de résidence, il composa son ouvrage capital Ihyâ Oloum-ed-Dîn {La rénovation des sciences religieuses) et d’autres ouvrages importants. En 1105, il accepta une chaire à l’Université de Nichâpour mais ne tarda pas à se retirer dans sa ville natale où il se contenta de diriger quelques disciples. Il mourut en 1111. L’influence de ce grand homme est encore considérable à juste titre. Sa Kîmiyâ-yè-sa’adat (l’Alchimie de la béatitude) est un abrégé simplifié, en langue persane, de son Ihyd, écrit en arabe, à l’usage des théologiens.

Anthologie persane (XI-XIX siècles)
Henri Massé
Payot, Paris, 1950

Ghazâli

12/8/2007

Al Hujwiri (HODJVÎRI)

Classé dans: — admin @ 7:41 pm

Abou’l-Hasan Ali naquit à la fin du Xe siècle à Hodjvîr, faubourg de Ghazna. L’on ne connaît guère sa biographie que par les quelques renseignements qu’il fournit. Il devint l’élève de plusieurs éminents docteurs en çoufisme et fit de nombreux voyages en pays d’Islam avant de se fixer à Lahore et d’y terminer sa vie entre 1072 et 1077.

Il dit avoir composé un recueil de poésies et une huitaine d’ouvrages sur la mystique — le plus important, Kaschf-ol Mahdjoub (Dévoilement des choses cachées) compte parmi les textes fondamentaux du çoufisme.

Il comprend : introduction sur le caractère et la signification de cette doctrine ; notices sur les çoufis et leurs écoles ; dogmes et pratiques, vocabulaire spécial du çouflsme (trad. en anglais par R. Nicholson, Gibb Mémorial Séries, vol. XVII).

Anthologie persane (XI-XIX siècles)
Henri Massé
Payot, Paris, 1950

Al Hujwiri (HODJVÎRI)

Avicenne - Extraits

Classé dans: — admin @ 7:33 pm

Ibn Sînâ (nom transformé en Aven Sînâ dans les traductions hébraïques, puis en Avicenne dans les traductions latines) compte parmi les nombreux Iraniens rattachés à la littérature arabe parce qu’ils écrivirent leurs plus importants ouvrages en cette langue. Il naquit aux environs de Bokhara (980) et passa sa jeunesse dans l’étude. D’une intelligence surprenante, il acquit presque en se jouant la connaissance des sciences alors connues. Mais la lecture qu’il fit des œuvres du philosophe arabe al-Farabi, vers l’âge de 17 ans, décida de son activité intellectuelle, désormais partagée entre médecine et philosophie. A la même époque, il guérit d’une maladie le prince samanide Nouh ben Mançour — ce qui décida de sa fortune — et se mit à écrire. Résidant successivement à la cour des princes de Djordjân, de Reyy, de Hamadhân et d’Ispahan, il fut deux fois vizir. Son existence agitée ne l’empêcha point de composer une série d’œuvres, dont certaines (rédigées en arabe) — le Qânoun fî’t-tibb, encyclopédie médicale, et le Kitâb as-Chifâ, encyclopédie philosophique comprenant les sciences exactes et les sciences sociales — sont des monuments de l’esprit humain, à la fois par la vigueur de la pensée et par la ferme netteté du style. Avec l’iranien Bîrouni, Avicenne se tient au point culminant du moyen âge islamique, le premier par ses talents d’observateur méthodique, le second par son extraordinaire capacité de raisonnement et de composition. L’influence médicale d’Avicenne se fit sentir en occident jusqu’au XVIIe siècle ; l’orient la subit encore. En métaphysique, il tenta d’accommoder la théologie musulmane avec la métaphysique d’Aristote à laquelle s’ajoutent des éléments néoplatoniciens ; sa théorie de l’âme le conduisit à la mystique — non doctrine de renoncement dictée par le cœur, comme plus tard celle de Ghazali, mais doctrine d’illumination intérieure due à la raison, donc de caractère néoplatonicien ; cette mystique lui inspira un poème et plusieurs opuscules arabes fort remarquables.

En langue persane, on lui attribue plusieurs robâ’î — forme littéraire très favorable à la concentration de sa pensée. D’autre part, dans les dernières années de sa vie, résidant à la cour de Alâ-od-Dowla, prince bouïde d’Ispahan, il écrivit sur son ordre un résumé persan de sa philosophie : Hekmat-è-Alâï ou Daneschnâmè-yè Alâï (La philosophie à Alâ), édité à Téhéran, dont l’extrait suivant définit le contenu. Au cours d’une expédition que le prince bouïde mena contre Hamadhan, Avicenne tomba malade et fut inhumé dans cette ville (1037). Le temps a respecté le tombeau de ce grand homme.

Anthologie persane (XI-XIX siècles)
Henri Massé
Payot, Paris, 1950

Avicenne - Extraits

ROUDAKI - POÉSIE LYRIQUE

Classé dans: — admin @ 5:19 pm

Né aux environs de Samarcande, il est chronologiquement le premier grand poète lyrique de langue persane (ses devanciers s’échelonnent sur un demi-siècle). Devenu poète officiel de l’émir samanide Naçr, il vécut à sa cour de Bokhara ; aveugle et disgracié, il revint à son village natal (près de Roudak) et mourut en 940. D’après les fragments de ses oeuvres et les-témoignages. des auteurs, il montra son talent surtout dans le panégyrique (le plus ancien genre poétique dont les exemples aient subsisté) et dans le Xhazal. Il excelle aussi dans la poésie bachique, sait dépeindre la nature en quelques traits et concentrer une sentence en un seul vers.

Anthologie persane (XI-XIX siècles)
Henri Massé
Payot, Paris, 1950

Roudaki

Nasir-e Khosraw - extraits philosophiques

Classé dans: — admin @ 4:28 pm

Né en 1003 dans la région de Balkh, il acquit promptement de vastes connaissances et devint fonctionnaire. En 1045, à la suite d’un songe, il abandonna la vie mondaine, s’acquitta du pèlerinage à La Mecque, puis se rendit en Egypte où régnait la dynastie des Fâtimides qui avait imposé les doctrines de l’ismaélisme. Nacir, converti à cette forme extrême du chiisme, fut chargé de la répandre dans son pays — ce qu’il fit avec ardeur ; poursuivi par la police des sultans Seldjukides orthodoxes, il se réfugia dans les montagnes du pays de Badakhchân où il composa ses plus importants ouvrages avant d’y mourir (vers 1060) ; la secte qu’il y avait fondée compte encore des adeptes.

Il est le poète-philosophe de l’Iran. De ses nombreux ouvrages, ceux qui nous sont parvenus semblent souvent tronqués ou altérés. Dans ses poésies lyriques et dans ses deux poèmes didactiques : Rouchanâi-nâmè (Livre des clartés) et Saâdat-nàmè (Livre de la félicité), la forme et l’expression laissent parfois à désirer, mais l’abondance et la profondeur des idées méritent une étude attentive. Il en est de même pour ses traités en prose : Zâd-ol-mosâfirîn (Le viatique des voyageurs), encyclopédie philosophique ; Wadjh-è dîn (L’essence de la doctrine), introduction à l’ismaïlisme. Son ouvrage le plus connu est son Safar-nâmè (Récit de voyage), riche en précieux renseignements, rédigé dans un style simple.

Anthologie persane (XI-XIX siècles)
Henri Massé
Payot, Paris, 1950

Nasir-e Khosraw (NÂCIR-È HrOSROW)
Nasir-e Khosraw (philosophie)

6/8/2007

J. Ribet - L’ASCÉTIQUE CHRÉTIENNE - LES FAUSSES NOTIONS

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L’ASCÉTIQUE CHRÉTIENNE
J. Ribet
Librairie Vve Ch. Poussielgue
Paris, 1909

L’ASCÉTIQUE CHRÉTIENNE - CHAPITRE PREMIER - PRÉLIMINAIRES

L’ASCÉTIQUE CHRÉTIENNE - CHAPITRE II - LES FAUSSES NOTIONS

5/8/2007

Saint Bernard

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Sermons et extraits des écrits de saint Bernard

Bernard de Clairvaux (1090-1153)

Application symbolique de la parabole des trois mesures de farine

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DE LA CONSIDÉRATION (Livre V, chap. X) - (P. L., 182)

(Application symbolique de la parabole des trois mesures de farine, de l’évangile de saint Matthieu, au mystère de l’Incarnation.)

(801) 22. - Il y a plus : ces trois mesures de farine dont parle l’Évangile, mêlées et fermentées pour faire un seul pain, si quelqu’un disait qu’elles figurent les trois éléments (dont je viens de parler), il ferait un rapprochement qui, je crois, ne manquerait pas de justesse. Que cette femme les avait bien fait fermenter ensemble, puisque la séparation même de l’âme et du corps ne put séparer du Verbe ni l’âme, ni le corps 1 Jusque dans leur séparation cette unité demeura indivisible. En effet, la séparation qui se produisit entre deux de ces éléments ne put atteindre l’unité supérieure qui les unissait tous les trois. Soit que l’âme et le corps fussent unis, soit qu’ils fussent séparés, ils n’en subsistaient pas moins tous les trois dans l’unité de personne. Un seul Christ, une seule personne, Verbe, corps et âme, même pendant la mort de l’homme, continua de subsister. C’est dans le sein de la Vierge qu’eurent lieu, à mon avis, ce mélange et cette fermentation; voilà précisément la femme qui pétrit et fit fermenter ce pain. Ne pourrais-je, en effet, ajouter, non sans quelque raison, que le ferment fut la foi de Marie, bienheureuse d’avoir cru, puisque en elle furent accomplies les promesses du Seigneur’. Mais leur accomplissement n’eût pas été complet, si, conformément aux paroles du Seigneur, la masse n’avait tout entière et pour toujours subi l’action du ferment; ainsi, qu’il fût mort ou vivant, nous conservions dans son intégrité le médiateur entre Dieu et les hommes, Dieu et homme lui-même, le Christ Jésus.

23 Loin de nous ceux qui attribuent au Christ une chair étrangère à la nôtre, affirmant dans leur impiété que cette chair fut créée dans le sein de la Vierge et non prise de la Vierge elle-même 1 C’est en termes magnifiques que le Prophète avait, bien longtemps avant, repoussé cette assertion ou plutôt ce blasphème des impies : « Un rameau, disait-il, sortira de la racine de Jessé, et une fleur s’élèvera de cette même racine’. » Il aurait pu dire : une fleur s’élèvera de ce rameau; mais il a mieux aimé dire : de la racine., pour bien montrer que le rameau et la fleur avaient même -origine. La chair (du Christ) est donc tirée de celle-là même dont est née la Vierge; elle ne pouvait donc être directement créée dans le sein de la Vierge, puisqu’elle vient de la racine même.

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