larmes (dakryon)
Brèves
Il ne s’agit pas d’un émoi superficiel de l’affectivité ; ces larmes sont l’expression d’un affinement de la sensibilité spirituelle profonde de l’homme, le signe de la transfiguration de son coeur sous l’action conjuguée de la grâce et de sa liberté. Le coeur du pécheur est un "coeur de pierre", insensible aux choses de Dieu aussi bien qu’à sa propre misère spirituelle. Mais lorsque l’homme répond aux sollicitations de la grâce et entre activement dans le mystère de mort et de vie auquel le baptême l’a initié, ce coeur de pierre se brise et devient coeur de chair (cf. Ez 11,9 ; 36,26). Il ressent la brûlure intime du deuil (gr. penthos) du salut perdu, il est touché de componction (gr. catanyxis ; lat. cumpunctio), c’està-dire "percé" (compunctus) au fond du coeur par le sentiment de sa condition de pécheur et de l’infinie miséricorde dont il est l’objet. Les Pères ont ainsi vu dans le bain purifiant des larmes le signe de l’intériorisation de la grâce baptismale, et, en ce sens, l’ont appelé un second baptême. au début de l’itinéraire spirituel, les "larmes qui procurent la joie", selon l’expression de saint Jean Climaque, apparaissent surtout comme le fruit de l’effort de l’homme, qui se fait violence pour Dieu, mais à mesure que le coeur se purifie, elles deviennent plus spontanées et procèdent de l’amour répandu dans le coeur par l’Esprit et qui chasse la crainte.
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