Selon Jean Daniélou (Platonisme et théologie mystique),le mot agape, étranger au grec classique, se trouve dans la traduction des Septante du Cantique des Cantiques, pour désigner l’amour humain. Le NT l’affecte à désigner l’attitude nouvelle, qui est l’essence du message évangélique et qui est l’amour de Dieu pour les créatures et l’amour des hommes entre eux. La réponse à l’agape divine est la pistis (foi) qui est reconnaissance et acceptation aimante de l’initiative divine. L’essence de l’agape est d’être une libre initiative qui porte le supérieur vers l’inférieur. Son mouvement est ainsi contraire, comme l’a bien montré Max Scheler, à celui de l’eros platonicien qui est ascension de l’inférieur vers le supérieur. Elle revèle quelque chose d’absolument nouveau, inespéré, qui s’exprime par l’Incarnation, la descente (katabasis) de Dieu, comme disaient les Pères.