Jean-Claude Larchet, dans sa monumentale « Thérapeutique des maladies spirituelles », nous présente l’Ascétique orthodoxe en tant qu’une description très détaillée de l’état maladif de l’homme déchu, description qui constitue, au plan spirituel où elle se situe, une véritable sémiologie et même, en raison de son caractère systématique et cohérent, une authentique nosologie médicales. Cela apparaît particulièrement dans la classification et la description des passions (de leur nature, de leurs causes et de leurs effets) que les Pères désignent constamment et explicitement comme des « maladies spirituelles », le mot pathos, proche du mot pathe qui signifie « maladie », portant déjà par lui-même cette connotation. Une telle nosologie est nécessaire pour envisager de manière efficace la thérapeutique et obtenir la guérison, qui constituent le but de l’ascèse.
Selon Jean-Claude Larchet, les passions sont constituées par le fonctionnement contre nature (détourné de leur finalité naturelle et normale, de Dieu), des facultés de l’âme et des organes du corps, par leur déviation, leur perversion, leur mauvais usage (parakresis).
Donc c’est le terme de maladie que les Père utilisent pour désigner les passions et les péchés habituels qui en procèdent. En effet, le terme grec pathos qui désigne passion y invite par sa communauté de racine avec les mots pathe et pathema qui signifient "maladie".