repentir (metanoia, poenitentia)

Brèves

MÉTANIE : de métanoia, le repentir. Désigne une prosternation totale de tout le corps. (Philocalie, dir. Olivier Clément)

Le double mouvement de conversion (strepho, epistrepho, epistrophe, metanoeo, metanoia) au Divin qui, par la grâce de Dieu, dans la foi, la pénitence, la prière et la pratique des commandements du Seigneur, consiste dans la purification des passions et l’acquisition des vertus, est désigné para la tradition ascétique par le terme de praxis (praxis, parktike, praktike methodos, praktike bios, philosophia praktike, philosophia hempraktos, etc) ou encore d’ascèse (askesis), ce dernier mot étant pris dans son acception la plus large de pratique, entraînement, exercice, façon de faire, de vivre... Ce double mouvement supposant toujours des efforts, et même une lutte, un combat (contre les passions et les démons, pour les vertus), et ceci en permanence, les mots argon (lutte, combat) et athlesis (lutte, exercice, entraînement) sont également couramment utilisés. (Thérapeutique des maladies spirituelles, Jean-Claude Larchet)

Ce mot signifie en général, changement de volonté e de résolution ; mais le plus souvent dans les écritures et les canons de l’Eglise, il se prend pour les peines et les mortifications par lesquelles le pécheur tâche d’apaiser Dieu offensé contre lui ; c’est en ce sens que l’on dit faire pénitence, poenitentiam agere : mais ce n’est point là la pénitence sacramentelle, non plus que celle qui se faisait par les catéchumènes qui confessaient mêmes leurs péchés, et faisaient des oeuvres satisfactoires, parce que l’absolution n’y était pas jointe.

La pénitence, metanoia, renferme quatre actions dont voici l’ordre : 1. la connaissance de son péché ; 2. la détestation du péché ; 3. la volonté de le punir ; 4. la résolution ferme de se corriger, et de mener une nouvelle vie. Mais en général ce mot signifie toute sorte de déplaisir et de douleur qu’on a d’avoir fait une chose qu’on voudrait bien n’être point faite ; mais le même mot metanoia a dans les écrits des apôtres et des évangélistes un sens plus étendu : 1. Repentance, repentir, regret d’avoir commis quelque faute, pénitence. 2. Douleur, regret de quelque chose, repentir. 3. Espérance de pardon, consolation. 4. La peine qu’on fait ressentir aux méchants. 5. Les effets de la pénitence, le changement de vie. (Dictionnaire de philologie sacrée)

NÉCESSITÉ ET NOTION DE LA PÉNITENCE 705. La pénitence est, après la prière, le moyen le plus efficace de purifier l’âme de ses fautes passées et même de la prémunir contre les fautes de l’avenir.

1° Aussi, quand Notre Seigneur veut commencer son ministère public, il fait prêcher par son précurseur la nécessité de la pénitence : « Faites pénitence, car le royaume des cieux est proche : pænitentiam agite, appropinquavit enim regnum cælorum » (Matth., III, 2). Il déclare que lui-même est venu pour appeler les pécheurs à la pénitence : « Non veni vocare justos, sed peccatores ad pænitentiam » (Luc, V, 32). Si nécessaire est cette vertu que si nous ne faisons pas pénitence nous périrons : « si pænitentiam non egeritis, omnes similiter peribitis » ( Luc, XIII, 5). Les Apôtres ont si bien compris cette doctrine que dès leur première prédication ils insistent sur la nécessité de la pénitence comme une condition préparatoire au baptême : " « Pænitentiam agite, et baptizetur unusquisque vestrum » (Act., II, 38).

La pénitence est en effet, pour le pécheur, un acte de justice ; ayant offensé Dieu et violé ses droits, il est obligé de réparer cet outrage. Or c’est par la pénitence qu’il le fait.

706. 2° La pénitence se définit : une vertu surnaturelle, se rattachant à la justice, qui incline le pêcheur à détester son péché parce qu’il est une offense commise contre Dieu, et à prendre la ferme résolution de l’éviter à l’avenir et de le réparer.

Elle comprend donc quatre actes principaux, dont il est facile de voir la genèse et l’enchaînement. 1) A la lumière de la raison et de la foi, nous voyons que le péché est un mal, le plus grand de tous les maux, à vrai dire le seul mal, et cela parce qu’il offense Dieu et nous prive des biens les plus précieux ; et ce mal nous le haïssons de toute notre âme. 2) Constatant par ailleurs que ce mal est en nous, puisque nous avons péché, et que, même lorsqu’il a été pardonné, il en reste en notre âme quelques traces, nous en concevons une vive douleur, douleur qui torture et broie notre âme, une sincère contrition, une profonde humiliation. 3) Pour éviter à l’avenir ce mal odieux, nous prenons la ferme résolution ou le bon propos de l’éviter, en fuyant avec soin les occasions qui pourraient nous y conduire, et en fortifiant notre volonté contre les attraits des plaisirs dangereux. 4) Enfin, comprenant que le péché est une injustice, nous nous déterminons à le réparer, à l’expier par des sentiments et des œuvres de pénitence. (Tanquerey - Précis de Théologie Ascétique et Mystique)

Articles

Cassien : Structure de l’oeuvre

jeudi 29 mars 2018 par admin

COMMUNION PASCALE

samedi 4 novembre 2006 par admin

Gloire au Seigneur de ce qu’il nous a donné le repentir

mercredi 11 juillet 2007 par admin

La pénitence

mercredi 6 décembre 2006 par admin

La repentance

jeudi 26 juillet 2007 par admin